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Le Toupet de Kairos

Trio pour une joueuse et deux chevaux

Création tout public jouée en extérieur, en ville et en campagne

« A propos de l’Ouvert, Rilke fait remarquer par ailleurs que les hommes ont à apprendre des animaux. Car ceux-ci, quand ils ouvrent les yeux, voient l’ouvert, et quand ils courent, ils vont vers les purs espaces sans limite, alors que les humains, dès l’enfance, sont dressés à tourner les yeux vers le seul monde tangible, censé être sécurisé, donc soigneusement clos. »

  1. Cheng. 5 Méditations sur la mort, autrement dit sur la vie

Avec
Carole,  Mapuche et Heilig

Auteur 
Carole Tallec

Regard mise en scène
Thierry Heynderickx

Regard chorégraphique
Martha Rondezo

Accompagnement langage cheval partenaire
Céleste Solsona

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Note d’intention

Le cheval et le clown sont deux rencontres essentielles dans mon parcours.

C’est tout naturellement que j’ai senti l’élan de les faire se rencontrer pour catalyser ma recherche autour de l’altérité, de l’inconnu et du jeu.

En trio avec deux de mes chevaux, je souhaite partager avec le public la saveur d’une relation horizontale entre joueuse et animal. Hors des prévisions rassurantes, nous nous engagerons dans la rencontre avec les chevaux sans présager de rien, mais en se jouant de tout.

La relation inter espèce sera fondée sur le partenariat et la communication physique. Elle se fera hors de la domination, du dressage et du conditionnement. Au travers de cette rencontre inter-espèce, nous parlerons nos processus de relations humaines ! Là où il y a de l’altérité, il y a de la liberté ! C’est la dissolution d’une organisation pyramidale pour une organisation horizontale sans déni de singularité, ni de possibles besoins de hiérarchi.

Je partagerai la joie qu’il y a à vivre le risque de la différence qui invite à se métamorphoser, pour entrer véritablement en relation d’interdépendance.

L’amour sera le fil rouge du spectacle, le processus la colonne vertébrale, le corps et la danse le langage.

photographies :  © Dominique Laurette

Et comment ça se raconte ?

Le cheval Mapuche est seul dans l’espace de jeu, libre de ses mouvements de curiosité ou de retrait. Le public le découvre dans sa plus simple présence.
Avec Carole, après avoir accordé leurs souffles, ils tâtent le pouls des choses. Ils marchent ensemble. Le fil invisible qui les unit s’épaissit dans le silence de la découverte. Ils respirent.
Vertiges sans filet, confiance sans mors, ni bride. Présence au plus simple au plus nue.
Pour sa communauté humaine, Carole partage au travers de ses chants et ses histoires, la singularité du parcours de Mapuche, cheval maltraité par ignorance et les résonnances avec ses cheminements de vie humaine.
Heilig, la petite shetland est là, juste là. C’est l’enfance a qui l’on ne demande rien, on la soutient dans sa joie d’être avec nous, Mapuche, Carole et les humains réceptifs. La dynamique clownesque est générée par sa jeunesse, son goût de la provocation, son énergie canaille. Elle est la complémentaire à la poésie du calme et sensible Mapuche.
Au fur et à mesure de la relation, la femme retrouve la lucidité de l’enfance, plongeant dans l’animalité originelle. La boue, l’eau modifient son corps. sa danse, son rythme et les chevaux accompagnent ses pérégrinations charnelles et émotionnelles.
Ici les animaux, humaine inclue, sont de véritables partenaires, actifs ou réceptifs, dans tous les cas, risquant le goût de la liberté.

Dehors, de la ville à la campagne

Le Toupet de Kairos investit l’espace public urbain et y ramène la présence animale qui est aujourd’hui incongrue et inattendue.
Le trio se jouera également en milieu rural pour mettre l’art en résonance avec la nature et offrir ce rapport singulier à l’animal qui n’est ni objet de loisir, ni outil de travail, mais bien partenaire de jeu.

© Guiom&Pikto – Cie de l’Ouvert
« Dire que Carole Tallec murmure à l’oreille des chevaux serait simpliste, elle dialogue avec eux. Elle propose au public un rapport tout à fait nouveau. Elle communique avec les chevaux, elle leur parle, ils lui répondent. C’est un dialogue. À aucun moment il n’est question de dressage, jamais les chevaux ne sont récompensés pour répéter ce qu’ils ont appris à faire des heures durant. Elle instaure avec eux un espace de jeu qui est autant le sien que celui des chevaux. On comprend vite que dans cette liberté ainsi posée ce qui va être créé dépend d’un grand nombre de paramètres et repose sur la capacité de l’artiste à improviser, à faire avec ce qui survient, le réel ou l’imprévu. Cela nous place dans un état d’esprit d’hyper-attention et on ouvre tous nos pores, notre sensibilité et notre écoute sont au maximum. On tremble avec elle, on rit avec elle et on partage cette belle sensibilité qui est la sienne. La poésie est là, dans le rapport entre la femme et l’animal et ce qu’ils vont donner au public. On apprend aussi beaucoup du caractère des chevaux, comment certains aiment les enfants, savent jouer avec le public ou comprennent très bien qu’ils sont en « représentation ». C’est une expérience unique qui permet de démontrer qu’un autre rapport est possible entre les hommes et les animaux dans le spectacle vivant. »

Rémy Sabran, ACTART 77